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les suites de l'affaire Goldman :

Il se croyait plus futé que tout le monde et s’est bêtement fait attraper à cause de quelques emails dégoulinant de vanité, donnés aujourd'hui en pâture à la presse par la SEC.

Dixit Fabrice Tourre, le 23 janvier 2007, dans un courriel adressé à un ami : « L'édifice tout entier peut maintenant s'effondrer à chaque instant… Le seul survivant éventuel : le fabuleux Fab ?… debout au milieu de toutes ces opérations exotiques, complexes, à très fort effet de levier, qu'il créa sans nécessairement saisir toutes les implications de ces monstruosités !!! ».

Le « fabuleux Fab », qui a décroché une page sur Wikipédia a fait long feu. L'autorité américaine des marchés financiers a sifflé la fin de la partie vendredi en lançant des poursuites civiles contre Goldman Sachs pour fraude relative à la structuration de CDO liés à des prêts immobiliers à risque «subprime» et contre Fabrice Tourre, Français de 31 ans, VP à New-York à l’époque des faits.

Un produit de « l’élite » française

Passé par le prestigieux Lycée Marie Curie (3 ans) avant de faire ses classes prépa aux Lycées Henri IV et Louis Le Grand, ce brillant élève scientifique rejoint l’Ecole Centrale de Paris, dont il est diplômé en 2001. Direction New-York, où il enchaîne sur un master à Stanford. Il est embauché dans la foulée par Goldman Sachs, à 22 ans, comme trader sur les dérivés de crédit exotique.

Un «golden boy» comme tant d'autres…

Pour Le Figaro, Il ne serait qu’un « golden boy » comme tant d’autres. Le parcours de ce « p'tit gars » ressemble à celui d’un « VP parmi des milliers d'autres » : grande école, expérience internationale, fêtard à ses occasions, selon le New-York Post, et qui ne manque pas d’humour (noir) si l'on en juge à la réplique donnée au journaliste de Bloomberg qui l’a contacté samedi : « I need to jump, thank you, goodbye .»

… plutôt qu’un « Kerviel bis »

Le parallèle avec Jérôme Kerviel est tentant. Ces deux là sont français, poursuivis dans une énorme histoire financière au fort retentissement médiatique (qui les dépasse complètement), et qu’ils partagent cette même haute opinion de leur personne. Là, s'arrête la comparaison. Fab, lui n’a rien perdu (au contraire, il a fait gagner beaucoup d’argent à Goldman), il a agit avec le consentement de ses supérieurs, et a un bagage universitaire prestigieux.

Quoi qu'il en soit, il va commencer faire mauvais être français dans les salles de marché londoniennes ou new-yorkaises...

Un bouc-émissaire…

Le webmagazine des Français à New-York Frenchmorning.com note malicieusement que dans cette affaire, la seule et (première) personne poursuivie par la SEC est Fabrice Tourre, alors que son supérieur direct, Jonathan Egol, et un autre "grand bénéficiaire", John Paulson (tous deux de vieille noblesse Wall-Streetienne), ne sont pas épinglés.

Egol et Tourre ont pourtant bien travaillé main dans la main pour créer en 2005 un nouveau CDO pour le fonds Paulson, nommé Abacus, ensuite vendu à des investisseurs institutionnels en 25 deals pour un total de 10,9 milliards de dollars. Natixis figure parmi les « victimes » (consentantes).

Jonathan Egol, depuis promu MD, était désigné comme le principal auteur du plan dans un article du New York Times de décembre dernier qui révélait l’affaire et a vraisemblablement déclenché l’action de la SEC. « Egol et Fabrice étaient en avance sur leur temps, a confié l’un des anciens collègues du tandem au journal. Ils avaient anticipé la chute de ces marchés dès 2005 ». En créant ces produits, ils ont permis à Goldman de se protéger contre des pertes. Mission accomplie.

… qui pourrait finir ses jours à buller sous les cocotiers !

Après ses péripéties new-yorkaises, Fab a rejoint fin 2008 les équipes londoniennes de Goldman, où fort de son succès, il était censé faire valoir ses compétences en matière de structuration et de marketing des deals du type Abacus.

Il risque aujourd’hui de lourds dommages et intérêts et une interdiction d’exercer son métier pendant une période donnée, si la plainte va à son terme. En attendant, Goldman semble déterminé à soutenir son homme : “Tourre n'a pas été suspendu et nous croyons qu'il n'a rien fait de mal, a indiqué ce matin un porte-parole de la banque. Il lui revient de décider s'il souhaite prendre quelques jours de congés en cette période difficile" (cityam.com).

Ce serait ici une erreur que de refuser un long, voire très long, break au soleil, loin de l’agitation médiatique. Avec des revenus s’élevant en 2007 à 2 millions de dollars (période pré-clawback !), qui lui permettait alors de dépenser 4.000 dollars dans le loyer de son appart new-yorkais, Fab aurait tort de s'en priver.

Et puis, qui sait, le fabuleux Fab pourrait bien retomber sur ses pieds et lancer, une fois la tempête passée, son propre hedge fund !

source : www.efinancialcareers.com

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